Sauvons le PS !

Ah ! Il faut que je vous raconte le coup de fil reçu cette semaine de la part d'un olibrius très désagréable.

M'étant absenté, il tombe tout d'abord sur ma femme qui, après lui avoir raccroché une première fois au nez, l'a irrémédiablement classé dans la catégorie des fâcheux. Elle qui est pourtant d'un tempérament posé, je suppose qu'il a dû se montrer assez désagréable avec elle pour qu'elle se laisse aller à une telle sentence.

Il a rappellé 30 minutes plus tard et j'ai cette fois-ci pris le combiné. Je vous livre la conversation et vous laisse juge :

Le fâcheux : "driiiiing, driiiiiiing !" (il a beaucoup insisté pour m'avoir)

Moi : "Allo ?"

Le fâcheux : "Bonjour, je suis bien à la rédaction de la revue historique sur le 13e ?"

Moi : "Oui, bonjour, à qui ai-je l'honneur ?"

Le fâcheux : "Monsieur Tartempion... Monsieur, j'ai plusieurs choses à vous dire et autant vous dire tout de suite que je ne suis pas content pas du tout."

Moi : "Ah ? que se passe-t-il ?"

Le fâcheux : "Il se passe que j'ai lu les deux premiers numéros de votre revue et que je n'achèterai pas le troisième."

Moi : "Ah bon ? Puis-je en connaitre la raison ?"

Le fâcheux : "Mais certainement. Allez-vous parfois du côté de la place Jeanne d'Arc ?"

Moi : "Souvent, j'habite à côté."

Le fâcheux : "Donc, vous devez certainement être au courant des bruits qui courent sur votre compte."

Moi : "Ah ? et à quel sujet ?"

Le fâcheux : "Des bruits courent que votre revue est une "annexe" du parti socialiste et qu'elle ne sert qu'à payer leur campagne électorale".

Moi : [éclats de rire] "Mais monsieur, je dois avouer que j'aimerais bien payer la campagne électorale du PS, cela voudrait dire que je gagne des sous avec la revue. Je serais même prêt à en prêter à Bernard Tapie".

Le fâcheux : "Donc, vous niez que cette revue est une sous-officine du PS ?"

Moi (agacé) : "Ecoutez, je n'ai pas à me justifier auprès de vous, ni de quiconque d'ailleurs, sur le bienfondé des conneries que vous êtes prêt à avaler et n'ai pas de temps à perdre avec vos élucubrations".

Le fâcheux (insistant) : "N'empêche que vous avez mis la tête de Coumet sur votre numéro 1..."

Moi : "Bah, bien sûr, il m'a semblé légitime et logique de faire s'exprimer le maire de l'arrondissement, d'autant plus qu'on ne peut pas lui reprocher d'être un "parachuté" vu qu'il a passé son enfance et sa scolarité dans le 13e. D'ailleurs, dans le numéro 2, j'ai donné la parole à un écrivain. J'avais même écrit à Jacques Toubon mais ce dernier n'a pas jugé utile de me recontacter. Je ne suis pas sectaire, je recherche simplement des personnes, politiques, artistes, qui ont des choses à dire sur le 13e et lui trouvent un quelconque intérêt."

Le fâcheux : "N'empêche qu'il n'y a pas de fumée sans feu..."

Moi : "Ecoutez, je vous mets au défi de trouver dans la revue le moindre propos politique. Le but de la revue est de mettre l'histoire du 13e à portée des plus jeunes, que celle-ci ne soit pas la "chasse-gardée" des "anciens" et d'arriver à faire naître des échange intergénérationnels autour d'un thème commun. Quant à un éventuel "don" au PS, c'est tout simplement un non-sens car nous sommes déjà bien en peine d'amortir l'impression des revues. Je sais que le PS a peu d'ambitions ces derniers temps mais se payer une campagne avec une revue qui tire à 5000 exemplaires, dont plus de la moitié des exemplaires servent de pied d'estal à mon lapin Carotte, et qui ne comporte pas une ligne de publicité payante, même pas pour la marque Rolex, ils ont intérêt à se faire imprimer leurs tracts en Chine..."

Je terminai en l'invitant à ne pas croire tous les imbéciles, jaloux et autres malveillants qui ne feront jamais rien d'autre dans leur vie que de brasser du vent, sans rien apporter à leur prochain. J'ajoutai que, finalement, dans un arrondissement où le PS à fait 70% aux dernières municipales, de tels bruits, s'ils étaient réels (mais j'en doute), ne feraient pas de mal, même si nous tenons à garder une totale indépendance vis à vis d'un quelconque parti politique ou autre lobby.

Le fâcheux (à peu près convaincu et condescendant) : "Bon, je veux bien vous croire et je vais même vous dire que je vais finalement acheter votre numéro 3."

Moi : "Alleluya ! Je suis heureux de vous voir revenir à de meilleurs sentiments. Au revoir et bonne lecture !"

CONCLUSION : j'aurais vraiment aimé être une petite souris pour voir la tête de l'olibrius lorsqu'il a ouvert le numéro 3 et y a vu en première page... Jean-Marie Le Guen.