Les bibliothèques parisiennes

J'avoue, j'ai beaucoup de mal avec les bibliothèques parisiennes. C'est d'ailleurs la raison qui me pousse à transformer mon appartement en véritables archives, m'évitant ainsi des déplacements en ces lieux que je trouve froids et désagréables. J'achète tout ce qui touche à l'histoire de notre quartier : photos, cartes postales, reliures de l'Illustration et des dizaines d'autres livres.

Je vous ai déjà parlé de mes difficultés avec la Bibliothèque Italie qui relèguait la revue Histoire & Histoires... du 13e aux tréfonds du rayon "périodiques". Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Elle est bien en vue mais la responsable de cette bibliothèque, par mail, m'a bien laissé entendre que ce n'était que provisoire et que tout dépendra de l'"audience" qu'aura la revue.

Franchement, je trouve cette réponse déplacée, honteuse et preuve d'un certain mépris, les règles de l'audimat n'ayant pas, à mon sens, leur place dans un tel lieu. Mais je comprends mieux maintenant pourquoi Marie-Claire ou Madame Figaro Magazine sont aux premières loges. On a la cucul-ture qu'on mérite...

Ceci illustre néanmoins le vieil adage : On ne prête qu'aux riches !

Enfin, heureusement que la revue Histoire & Histoires... du 13e n'a pas attendu l'aide ou les abonnements des bibliothèques du 13e pour survivre et si elle n'en veulent pas, qu'elles ne se forcent surtout pas, cela m'évitera d'y passer régulièrement pour offrir des exemplaires (l'abonnement à Voila doit être beaucoup moins onéreux...) ou proposer des affiches qui ne sont jamais mises en place.

Enfin, le point positif est que lorsqu'on sait sur qui on ne peut pas compter, on gagne au moins beaucoup de temps en démarches inutiles.

Vous allez me dire que je dis beaucoup de mal de la presse féminine. Oui, pas de langue de bois ou de politiquement correct : à mon sens, ces magazines sont un tissu de conneries, avillissant la femme, ainsi qu'un amas publicitaire sans intérêt. Ils n'ont aucune place dans une bibliothèque. Je ne peux pas être plus clair...

Je vais maintenant vous glisser un mot sur ce que j'estime un scandale à l'état pur : la gestion des fonds documentaires confiés ou légués à des bibliothèques historiques et autres archives.

Avez-vous déjà tenté de demander l'autorisation à, par exemple, la Bibliothèque Historique (rue Pavée, dans le 4e) de reproduire une photo ou un document dans une revue dont l'objet est la Transmission du patrimoine historique de sa ville ? On va gentiment vous renvoyer vers La Parisienne de Photographie qui gère les droits des dits documents. Pour la petite histoire, pour une photographie d'Atget ou Marville, il va vous en coûter plusieurs centaines d'euros. Pour illustrer cela, il vous suffit de vous rendre sur le site internet de cet organisme où il est question d'une "banque d'images". Bien plus qu'un symbole...

Je vous rappelle que ces photos, plus que centenaires, sont libres de droits, les auteurs étant décédés depuis très longtemps et le délai de 70 ans dépassé. Je pense que Marville et Atget, pour ne citer qu'eux, à leur mort et dans leur générosité, ont légué leurs images pour qu'elles puissent profiter au plus grand nombre et je trouve tout à fait anormal qu'une totale gratuité ne soit pas accordée pour leur reproduction, même pour une revue payante. Si ces bibliothèques doivent récolter des fonds pour leur entretien, que ces fonds soient récoltés par un impôt puisqu'il s'agit d'un patrimoine commun, et non par une activité commerciale déléguée à une agence, fût-elle celle de Roger-Viollet.

Pour ma part, j'ai déjà averti ma famille que je préfèrerais voir ma collection de quelques 1100 cartes du seul 13e arrdt éparpillée sur Ebay ou Delcampe que de la voir aux mains de personnes plus soucieuses de gestion que de transmission. Cela fera au moins quelques collectionneurs heureux...

Enfin, dernier incident en date, la Médiathèque Melville qui me réclame un livre, L'épreuve écrite et orale de culture générale aux concours, que je n'ai jamais emprunté (promis, craché, juré !), le plus vieux de mes enfants ayant tout juste 14 ans et, pour ma part, n'ayant pas du tout l'intention d'aller m'enterrer dans une quelconque administration. Je crois qu'ils ont de sérieux soucis avec leur système informatique. Pour la petite histoire, je me souviens avoir ramené, il y a quelques semaines, une bonne douzaine de bandes dessinées qui ne figuraient même pas comme "sortis". ça laisse rêveur et explique en tous cas que des ouvrages disparaissent...